Posture du Cobra (Bhujangasana) : Bienfaits, Technique et Conseils

La posture du cobra, ou Bhujangasana, est une flexion arrière accessible où le buste se soulève depuis le sol tandis que le bassin reste ancré, afin de renforcer le dos, d’ouvrir la poitrine et d’améliorer la respiration et la posture. En effet, pratiquée régulièrement et avec des alignements précis, elle aide à tonifier la chaîne postérieure, à libérer les tensions du haut du corps et à dynamiser l’énergie, tout en s’intégrant naturellement aux salutations au soleil.

A woman practices yoga outdoors in a serene garden, wearing a yellow shirt and doing the Cobra Pose.
Renforce les muscles dorsaux et améliore la posture générale
Ouvre la poitrine et augmente la capacité respiratoire
Stimule la circulation sanguine et la fonction rénale
Fait partie intégrante de la Salutation au Soleil traditionnelle
S’adapte à tous les niveaux grâce à ses variantes progressives
Nécessite une activation du bas du corps pour protéger les lombaires
Déconseillée en cas de grossesse ou de hernie discale

Qu’est-ce que la posture du cobra en yoga ?

La posture du cobra est une flexion arrière réalisée en position allongée sur le ventre. Le pratiquant soulève progressivement le haut du corps en prenant appui sur les mains, tout en maintenant le bassin fermement ancré au sol. Ce mouvement évoque l’image du serpent royal qui se redresse avec grâce et puissance.

Bhujangasana occupe une place centrale dans les pratiques traditionnelles du yoga. On la retrouve systématiquement dans la Salutation au Soleil de Sivananda (Surya Namaskar C), où elle participe à l’éveil énergétique du corps. En Vinyasa Yoga, elle constitue une excellente alternative au chien tête en haut, particulièrement appréciée des débutants qui développent leur force et leur souplesse dorsale.

Cette posture se distingue par sa simplicité apparente et sa profonde efficacité. Elle ne demande aucun équipement particulier, si ce n’est un tapis confortable, et peut être intégrée quotidiennement dans une routine matinale pour réveiller le corps en douceur.

Signification et origine de Bhujangasana

L’étymologie du terme sanskrit Bhujangasana révèle toute la richesse de cette posture. Le mot se compose de « bhujanga » qui signifie serpent ou cobra, et « asana » qui désigne la posture. Plus précisément, « bhuja » évoque les bras ou les épaules, tandis que « anga » fait référence aux membres du corps.

Dans la tradition yogique indienne, le cobra possède une symbolique puissante. Il représente la force, la transformation et l’énergie de la kundalini qui sommeille à la base de la colonne vertébrale. Le serpent, animal sacré en Inde, incarne la capacité à se régénérer et à s’élever spirituellement.

Par ailleurs, cette posture illustre parfaitement le principe d’équilibre entre enracinement et élévation. Tandis que le bas du corps reste ancré au sol, le haut s’élève vers le ciel, créant une connexion harmonieuse entre la terre et l’espace. Cette dualité reflète l’essence même de la pratique yogique, qui vise à unifier les opposés pour atteindre un état d’équilibre intérieur.

Les bienfaits de la posture du cobra sur le corps et l’esprit

La pratique régulière de Bhujangasana apporte une multitude de bienfaits physiques remarquables. En premier lieu, elle renforce l’ensemble des muscles dorsaux, particulièrement les lombaires et les muscles paravertébraux qui soutiennent la colonne. Cette tonification prévient les douleurs dorsales et améliore significativement la posture au quotidien.

L’ouverture de la cage thoracique constitue un autre avantage majeur. En étirant les muscles intercostaux et pectoraux, la posture du cobra augmente la capacité pulmonaire et favorise une respiration plus profonde et plus efficace. Cette amélioration de la fonction respiratoire se traduit par une meilleure oxygénation des tissus et une vitalité accrue.

Du point de vue de la circulation sanguine, cette flexion arrière stimule l’ensemble du système cardiovasculaire. La compression douce exercée sur l’abdomen masse les organes internes, notamment les reins et le système digestif, optimisant ainsi leur fonctionnement. De plus, l’extension de la colonne vertébrale libère les tensions nerveuses et favorise une meilleure communication entre le cerveau et le reste du corps.

Sur le plan émotionnel et énergétique, Bhujangasana agit comme un véritable antidote au stress. L’ouverture du cœur et de la poitrine dissipe les émotions négatives accumulées et stimule le chakra du cœur (Anahata). Les pratiquants rapportent régulièrement une sensation de confiance en soi renforcée et d’énergie vitale revitalisée après quelques respirations dans cette posture 🌟.

Comment réaliser la posture du cobra : technique étape par étape

La mise en place correcte de Bhujangasana nécessite une attention particulière aux détails. Commencez par vous allonger sur le ventre, front au sol, jambes tendues et pieds joints. Les dessus des pieds reposent à plat sur le tapis, orteils pointés vers l’arrière.

Placez ensuite vos mains de chaque côté de la poitrine, à hauteur des épaules, coudes repliés près du corps. Cette position des mains constitue le point de référence essentiel : ni trop avancées ni trop reculées. Les doigts sont écartés, pointant vers l’avant pour une meilleure stabilité.

Avant de soulever le buste, activez consciemment le bas du corps. Pressez fermement le dessus des pieds dans le sol et engagez les muscles des cuisses en les magnétisant l’une vers l’autre. Contractez légèrement les fessiers et poussez le pubis vers le tapis pour protéger les lombaires. Cette activation préalable est cruciale pour éviter toute compression douloureuse du bas du dos.

Sur une inspiration profonde, commencez à décoller lentement la tête, puis la poitrine du sol. Utilisez principalement la force de vos muscles dorsaux plutôt que la poussée des bras. Les mains servent de support léger, non de levier principal. Gardez les coudes légèrement fléchis et tirez-les vers l’arrière pour ouvrir la cage thoracique.

Roulez les épaules vers l’arrière et vers le bas, en éloignant les omoplates des oreilles. Le regard se dirige naturellement vers l’avant ou légèrement vers le haut, sans créer de tension dans la nuque. La colonne vertébrale dessine une courbe harmonieuse et continue, du coccyx jusqu’au sommet du crâne.

Maintenez la posture pendant 20 à 30 secondes en respirant calmement et profondément. Chaque inspiration permet de s’allonger davantage, chaque expiration ancre plus fermement le bassin au sol. Pour sortir de la posture, expirez lentement en reposant d’abord la poitrine, puis le front au sol. Tournez la tête sur le côté et détendez-vous quelques instants avant de répéter.

Variantes et adaptations selon votre niveau

La posture du sphinx représente la version la plus accessible de Bhujangasana, idéale pour les débutants ou en cas de sensibilité dorsale. Au lieu de poser les mains au sol, placez les avant-bras parallèles devant vous, coudes sous les épaules. Cette position réduit l’intensité de la flexion arrière tout en maintenant les bénéfices d’ouverture de la poitrine et de renforcement du dos.

Pour les pratiquants intermédiaires maîtrisant la version classique, le cobra sans appui des mains constitue un excellent défi. Dans cette variante, soulevez légèrement les mains du sol en maintenant la position du buste élevé. Cette modification sollicite intensément les muscles dorsaux et les jambes, qui doivent compenser l’absence de support des bras. Effectuez plusieurs répétitions courtes plutôt qu’un maintien prolongé pour développer la force progressivement.

Le cobra avec bras tendus vers l’arrière offre une dimension supplémentaire d’ouverture thoracique. Les bras peuvent rester le long du corps ou s’étirer vers l’arrière, mains jointes dans le dos. Cette position rapproche les omoplates de la colonne vertébrale et intensifie l’engagement des muscles intercostaux. La respiration devient plus exigeante en raison de la pression abdominale accrue, privilégiez alors une respiration claviculaire plus haute.

Enfin, le grand cobra avec bras complètement tendus s’adresse aux yogis avancés possédant une excellente souplesse dorsale. Dans cette version, les bras se tendent progressivement tout en maintenant le bassin fermement au sol. Attention toutefois à ne pas confondre cette variante avec Urdhva Mukha Svanasana (chien tête en haut), où le bassin se décolle entièrement du tapis. Le grand cobra demande une activation constante des fessiers et des jambes pour protéger les vertèbres lombaires.

Erreurs courantes et conseils pour progresser

L’erreur la plus fréquente consiste à pousser excessivement avec les bras, transformant la posture en simple exercice de pompes. Cette approche crée une compression importante dans les lombaires et annule les bienfaits de renforcement dorsal. Concentrez-vous plutôt sur l’activation des muscles érecteurs du rachis et n’utilisez les bras que comme support léger.

Autre écueil classique : monter les épaules vers les oreilles au lieu de les abaisser activement. Cette tension inutile bloque la respiration et génère des crispations dans la nuque. Pensez constamment à rouler les épaules vers l’arrière et vers le bas, créant ainsi de l’espace entre les omoplates et les oreilles.

Le décollement du bassin constitue également une erreur à corriger rapidement. Lorsque le pubis quitte le sol, la courbe lombaire devient trop prononcée et dangereuse pour les disques intervertébraux. Visualisez une ventouse qui maintient fermement le bassin au tapis, et n’hésitez pas à réduire l’amplitude de votre flexion arrière si nécessaire.

Pour progresser efficacement, concentrez-vous sur la qualité plutôt que sur l’amplitude. Une posture du cobra modérée mais parfaitement alignée apporte davantage de bienfaits qu’une version spectaculaire mais mal exécutée. Pratiquez régulièrement, même quelques minutes par jour, et observez l’évolution naturelle de votre souplesse dorsale sur plusieurs semaines.

N’oubliez pas l’importance de la respiration consciente. Chaque inspiration crée de l’espace entre les vertèbres et permet de s’allonger davantage. Chaque expiration renforce l’ancrage du bas du corps. Cette synchronisation respiration-mouvement transforme la posture en méditation active.

Contre-indications et précautions à prendre

Certaines conditions médicales nécessitent d’éviter totalement ou de modifier significativement la posture du cobra. Les femmes enceintes, particulièrement après le premier trimestre, doivent s’abstenir de pratiquer cette flexion arrière qui exerce une pression sur l’abdomen. Les postures en position allongée sur le ventre deviennent inconfortables et potentiellement dangereuses pour le fœtus.

Les personnes souffrant de hernies discales ou de problèmes vertébraux diagnostiqués doivent consulter un professionnel de santé avant d’intégrer Bhujangasana à leur pratique. Les flexions arrières peuvent aggraver certaines pathologies du dos si elles ne sont pas adaptées individuellement. Dans ce cas, la posture du sphinx représente souvent une alternative plus sûre.

Le syndrome du canal carpien et les blessures récentes aux poignets constituent également des contre-indications relatives. La pression exercée sur les mains peut intensifier les douleurs existantes. L’utilisation de cales sous les poignets ou le passage à la version sur avant-bras permettent parfois de contourner cette limitation.

En cas de maux de tête intenses, de migraines ou d’hypertension non contrôlée, il convient de pratiquer avec prudence. La position de la tête légèrement relevée modifie la circulation sanguine et peut occasionnellement déclencher des sensations désagréables chez les personnes sensibles.

Enfin, après une chirurgie abdominale récente ou en cas de problèmes digestifs aigus, attendez la cicatrisation complète avant de reprendre cette posture. La compression de la région abdominale doit s’effectuer en douceur et sans douleur. Écoutez toujours les signaux de votre corps et ajustez la pratique selon vos besoins spécifiques, car chaque organisme possède ses propres limites et son rythme d’évolution.


La posture du cobra incarne l’équilibre parfait entre force et souplesse, enracinement et élévation. Intégrer Bhujangasana régulièrement dans sa pratique yogique permet de cultiver un dos fort, une respiration ample et une énergie vitale rayonnante. Que ce soit dans la version débutante du sphinx ou dans les variations avancées, cette asana ancestrale continue d’accompagner des millions de pratiquants sur le chemin du bien-être physique et émotionnel. Déroulez votre tapis, respirez profondément, et laissez votre cobra intérieur se réveiller 🐍.

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